Est-il possible de créer une société en étant salarié?

Oui, il est tout à fait possible de créer une société tout en étant salarié en France, sous certaines conditions.

Voici une explication complète et détaillée :

1. Ce que dit la loi

Il n’existe pas d’interdiction légale pour un salarié de créer ou diriger une entreprise en parallèle de son emploi. Toutefois, deux obligations doivent être respectées :

Clause d’exclusivité

        • Si votre contrat de travail contient une clause d’exclusivité, vous ne pouvez pas exercer une autre activité professionnelle, y compris entrepreneuriale.
        • Solution : demander une dérogation temporaire à votre employeur. Le Code du travail prévoit une tolérance de 12 mois maximum après la création d’entreprise (Article L. 1222-5 du Code du travail), sauf clause contraire.

Clause de non-concurrence

        • Elle interdit d’exercer une activité concurrente à celle de l’employeur pendant ou après le contrat.
        • Elle doit être limitée dans le temps et l’espace, et compensée financièrement.
        • Créer une entreprise dans un autre secteur évite ce problème.

2. Organisation du temps de travail

        • Vous devez respecter vos horaires et ne pas utiliser les moyens ou le temps de travail de votre entreprise pour votre projet personnel.
        • L’activité entrepreneuriale doit se faire en dehors du temps salarié (soirs, week-ends, congés).

 

3. Statuts juridiques possibles

Les statuts les plus courants pour un salarié entrepreneur sont :

Statut Avantages Observations
Micro-entreprise Simplicité, charges réduites Revenu plafonné, peu adapté à croissance
SASU / EURL Statut dirigeant, pas de plafond Plus adapté pour projet à moyen/long terme
SCI Pour investissements immobiliers Compatible avec le salariat

4. Déclarer votre activité

      • Si vous êtes fonctionnaire ou agent public, vous êtes soumis à des règles spécifiques : déclaration obligatoire, parfois interdiction.
      • Dans le privé, la déclaration à l’employeur n’est pas obligatoire sauf :
        • Si une clause du contrat l’exige,
        • Si vous sollicitez un congé pour création d’entreprise.

 

5. Congés et dispositifs d’accompagnement

Vous pouvez demander :

Congé pour création d’entreprise

            • Durée : jusqu’à 1 an (renouvelable 1 fois).
            • Vous conservez votre contrat mais suspendez votre rémunération.
            • Possible après 24 mois d’ancienneté.

Temps partiel pour création d’entreprise

            • Alternative au congé total.
            • Permet de réduire votre temps de travail pour lancer votre activité.

 

Conseils pratiques

        • Faites-vous accompagner par un expert-comptable ou une structure d’accompagnement (BGE, CMA, CCI).
        • Utilisez les simulateurs de l’Urssaf, Bpifrance ou Pôle emploi pour anticiper les impacts fiscaux et sociaux.
        • Documentez-vous sur les aides cumulables (ACRE, maintien ARE si rupture future, etc.).

Actualités sociales juin–juillet 2025 : ce que les entreprises doivent savoir

Plusieurs réformes sociales récentes impactent les entreprises dès 2025 :

  1. Réforme de l’assurance chômage (au 1ᵉʳ mai 2025) : le taux de contribution patronale passe de 4,05 % à 4 %, et un nouveau régime de sanctions plus précis encadre le non-respect des engagements des demandeurs d’emploi bfmtv.com+11juritravail.com+11culture-rh.com+11capstan.fr+2webikeo.fr+2avocats.ey.com+2.

  2. Contrats de valorisation de l’expérience (CVE) : expérimenté dès juin 2025, ce contrat vise à favoriser l’emploi des demandeurs d’emploi de 60 ans et plus ; il permet notamment une rupture facilitée et une exonération de 30 % de la contribution patronale sur les indemnités de mise à la retraite pendant trois ans culture-rh.com.

  3. Convention Syntec – lutte contre le harcèlement sexuel : accord étendu au 1ᵉʳ juin 2025, les entreprises de la branche doivent désormais mettre en place des dispositifs de prévention et de sensibilisation actu-juridique.fr+13juritravail.com+13culture-rh.com+13.

  4. Loi de financement de la Sécurité sociale – LFSS 2025 :

    • Hausse de la cotisation patronale sur les attributions gratuites d’actions (AGA) de 20 % à 30 % à partir du 1ᵉʳ mars 2025 lemonde.fr+4economie.gouv.fr+4avocats.ey.com+4.

    • Révision des exonérations sur les apprentis, AM, AF plafonnés à 2,25 SMIC/3,3 SMIC entreprendre.service-public.fr+3economie.gouv.fr+3formation.lefebvre-dalloz.fr+3.

    • Création du dispositif APLD “rebond” : réduction de temps de travail partiel avec prise en charge étatique (reste à charge de 15 % pour l’employeur) franklin-paris.com

      À retenir

      • Paie et prélèvements : anticipez les baisses d’exonérations, la hausse AGA et l’ajustement sur l’assurance chômage.

      • RH & seniors : le CVE offre de la flexibilité et un allègement pour l’embauche de seniors.

      • Conventions collectives : Syntec impose désormais des actions concrètes contre le harcèlement.

      • Dispositifs de temps partiel : l’APLD rebond est à envisager en cas de ralentissement d’activité.

      Pour un accompagnement personnalisé sur ces mesures – mise à jour des bulletins, accords collectifs, ou négociations – votre expert‑comptable reste à votre disposition.